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LES FRAYERES DE LA BASSE RIVIERE D’AIN SOUS PERFUSION.

Cette fois-ci, c’est officiel, la convention frayère dans sa version officielle a disparu. EDF l’a invalidé le xxx 2011

Sur la basse rivière d’Ain soumise à éclusées, se pose la problématique d’exondation des frayères. En 1999, pour y remédier, EDF, par convention avec la FDPPMA s’est engagée à délivrer et à maintenir, à l’aval de l’usine hydroélectrique d’Allement, un débit instantané minima ( débit plancher ) de 28 m3/s du 1er Décembre jusqu’au 31 Mai. Ce débit est un débit complémentaire au débit réservé de 12 m3/s. A partir de Juin, ce débit de 28 m3/s redevient le débit réservé réglementaire de 12 m3/s au barrage d’Allement. Ces 16 m3/s supplémentaires affectés, pendant 6 mois, à la convention frayères, représentent environ 150 Millions de m3 d’eau

 

Cette convention étant arrivée à échéance le 31 Décembre 2008, EDF conjointement avec la Fédération de pêche de l’Ain ont réalisé, en 2009, un protocole pour évaluer son efficacité. L’objectif annoncé étant uniquement de déterminer entre deux débits ( 12 et 28 m3/s ) le gain en surface mouillée sur les frayères de salmonidés.

 

Cette évaluation a fournie des résultats qui mènent à la conclusion d’EDF qu’un débit de 28 m3/s assure un recouvrement des frayères peut différent ( 6% en plus ) qu’un débit de 12 m3/s. Autrement dit il n’est pas nécessaire de maintenir un débit de 28 m3/s à l’aval d’Allement pour assurer la fraie des truites et des ombres sur la basse rivière d’Ain alors qu’un débit de 12m3/s serait tout aussi efficace.

 

Nous ne sommes pas en accord avec cette interprétation qui remet en question le débit plancher de 28 m3/s. Pour nous la notion de différence de surface mouillée en fonction du débit n’est pas un critère suffisamment pertinent pour dégager une valeur minimale de débit qui caractérise une frayère comme fonctionnelle. Les performances d’une frayère ne dépend pas uniquement des valeurs des débits mais aussi de leurs cycles de variation. En effet, essentiellement du fait des éclusées du barrage EDF d’Allement, le débit de la rivière varie extrêmement fréquemment et dans des proportions énormes ( éclusées ). En d’autres termes, pendant des millions d’années, la reproduction a été généralement très  bonne aussi bien avec des débits  de 12 ( voire moins ), de 28 ou de 100 m3/seconde. ( selon les années et les périodes ). Pendant ces millions d’années, les débits étaient naturels et stables ( variations maximales de quelques pour cent par jour). Ce sont ces variations qui sont à l’origine des problèmes de reproduction.

Un mérite essentiel de la convention frayères de 1999 est d’avoir limité, de fait, l’amplitude et la fréquence de ces variations artificielles. Ceci sur toute la plage des dites variations. Un passage de 100 à 28 m3/sec. est moins nuisible  pour l’ensemble du milieu aquatique qu’un passage de 100 à 12 m3/sec. Egalement, une éclusée est moins nuisible que 2 éclusées. Cet aspect fondamental n’est pas pris en compte dans cette évaluation.

 

Suite à cette évaluation, EDFa décidé de na pas reconduire la convention frayère et a abaissé le débit plancher de 28 m3/s à 12 m3/s.

Ces volumes d’eau qui étaient accordés à la convention frayères seront stockés dans Vouglans pour résoudre les problèmes, de remplissage de la retenue en été et pour les rentabiliser en les relâchant en période de fortes demandes énergétiques, qui correspond en partie à la période de fraie des salmonidés.

 

Cette évaluation n’ayant pas pour objet d’apporter des solutions pour résoudre la problématique exondation des frayères, une réflexion technique a été engagée pour, trouver des compromis acceptables afin d’aboutir à un accord contractuel avec EDF.

 

Le xxx 2012, EDF nous a présenté, avec un souci de ne pas pénaliser la gestion énergétique de l’usine d’Allement, un certain nombre d’actions pour éviter, les mises à sec des frayères, les piégeages et échouages d’alevins. Concernant les piégeages et échouages d’alevins les améliorations proposées par EDF portent sur la diminution de la vitesse de changement de débit à la descente «  gradients  ». Lorsque le débit à l’aval d’Allement descendra en dessous de 45 m3/s EDF expérimentera un gradient à la baisse de 10 cm/h jusqu'au retour au débit de base de 12 m3/s.

 

Pour nous, cette valeur de 10 cm/h, déjà employée sur la basse rivière d’Ain, n’est pas assez ambitieuse ( trop élevée ) et en regard des observations des pêcheurs et des résultats présentés par l’ONEMA, il est certain que des mortalités d’alevins non négligeables surviendront encore.

Toutefois nous actons, qu’EDF est actuellement dans la possibilité de réaliser des gradients de descentes plus progressifs que les gradients du passé, beaucoup trop importants.

 

Notre position

Nous estimons que la convention frayères de 1999 a contribué, en particulier, en limitant les effets néfastes du barrage d’Allement, au maintien d’une reproduction des salmonidés et à la préservation de leurs populations. La situation aujourd’hui est donc meilleure que si rien n’avait été mis en place, mais cela reste difficile à évaluer précisément Le maintien d’un débit de 28m3/s en aval du  barrage d’Allement inscrit au règlement de la convention frayère a donc permis de résoudre une grande partie de la problématique (exondation de frayères de salmonidés).

 

De ce fait, nous estimons que, afin de conserver le bilan positif de ces dernières années, le principe de précaution doit conduire, à maintenir la convention frayères de 1999 tant que de nouvelles modalités, plus efficaces, et plus satisfaisantes pour les différentes parties prenantes, n’auront pas été élaborées et acceptées. Néanmoins, nous sommes d’accord pour envisager une évolution de cette convention frayères afin de la rendre globalement plus efficace, mais nous n’acceptons pas qu’EDF supprime cette modeste compensation aux nuisances occasionnées par le fonctionnement de ses barrages.

 

Cette évolution pourrait consister à remplacer la contrainte de débit plancher à 28m3/s par une limitation forte de la vitesse de la baisse des débits lors des éclusées ( en utilisant les retenues aval et essentiellement Allement en amortisseur tout en maintenant le débit minimum garanti ).Cette disposition viserait à  revenir à un fonctionnement de la rivière en aval d’Allement, plus naturel et aurait, nous en sommes certains, un impact très positif sur l’ensemble du milieu aquatique et en particulier, sur les populations piscicoles et leur reproduction.